tiens, j'ai vu le camion de simone, et je me suis
tiens, j'ai vu le camion de simone, et je me suis souvenue que j'étais montée dans le même quand je faisais les vendanges, au siècle dernier ; ça secouait bien, on rigolait pas mal, on partait tôt le matin, alors quelquefois on roupillait en douce sous les pieds de vigne... on s'était fait virer au bout d'une semaine avec ma copine, trop citadines ils disaient, et trop bavardes aussi...
bon, pendant que les chaises des terrasses restent empilées le long des murs des cafés, on cumule joyeusement des journées pyjama, la vie avec joseph depuis sept ans est un gros ballon d'amour, on range pas trop le bazar, l'UMP nous fait marrer, la kermesse de l'école est reportée, on a des purées de problèmes lourdingues, on fait encore les courses en comptant bien nos sous, on s'emporte et puis on s'embrasse ; j'ai du mal à réaliser que tout ça sera derrière nous bientôt, mais il me le répète tout le temps ; chaque jour avance vers nos jours meilleurs, je prends des douches à vélo, mais les chaises vont sécher, s'étaler sur les trottoirs, et on va le ranger, ce bazar, rien que pour le mettre dans des cartons !